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Le Diplomate

5 décembre 2013

Vers la dépénalisation du cannabis ?

Christiane Taubira envisagerait d'assouplir la législation sur l'usage du cannabis. Une réforme qui divise aussi bien professionnels que parlementaires.

 

Jeudi matin, sur LCI, la garde des Sceaux a regretté l'absence d'un débat autour de la question du cannabis. « Je ne comprends pas que dans un pays de débats comme la France, on refuse de débattre d'un sujet de société » a déclaré Taubira, ajoutant qu'il y a une « lâcheté collective à ne pas vouloir s'emparer de ce sujet ».

Il est vrai que la question a rarement été évoquée à l'Assemblée nationale, et reste assez tabou en France, le pays où la politique à l'égard du cannabis est la plus répressive d'Europe, mais qui paradoxalement, est le premier pays européen pour la consommation de cannabis, selon l'Observatoire national des drogues.

En 2011, le député socialiste Daniel Vaillant, avait proposé l'instauration de la légalisation contrôlée, en vain. Mais un an plus tard, à quelques jours de l'élection présidentielle, le socialiste François Rebsamen, qui briguait le ministère de l'Intérieur, avait relancé le débat. Ce qui lui valu la nomination de Manuel Valls à sa place et la colère du Président de la République, fortement opposé à toute réforme.

 

 

Un sujet qui divise la France

 

 

La ministre n'a jamais caché son souhait de moderniser la justice, et s'attaque cette fois-ci à une question épineuse qui divise français, politiques et professionnels de la santé et du droit.

Elle n'est pas non plus le premier membre du gouvernement à s'attaquer à ce sujet.

Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, s'était prononcé en faveur d'un débat, s'attirant les foudres de Jean-Marc Ayrault. Tandis que Cécile Duflot, alors fraîchement promue ministre du Logement, avait rappelé sa position sur la question en tant qu'écologiste. Ses déclarations ne restèrent pas indifférentes à François Hollande.

Pour les partisans d'une réforme, il s'agirait au minimum de sanctionner les usagers sous forme de contravention. L'infraction s'inscrirait toujours dans le champ pénal mais ne serait plus passible de prison.

Mais pour les anti, à l'exemple de Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats, « la pénalisation de la consommation de cannabis avait une vertu, celle de permettre de remonter les filières de la drogue grâce aux consommateurs qui étaient placés en garde à vue ». Pourtant, la croissance de la consommation est si forte que souvent, la police renonce aux poursuites, à cause de la faiblesses des doses trouvées, et parce que le contrôle de l'exécution des peines (comme l'injonction thérapeutique) est rarement effectué.

Du point de vue de certains consommateurs, comme Andrea, 23 ans, la vente contrôlée serait une solution avantageuse pour tout le monde, « Cela ferait diminuer fortement l'économie parallèle, et donc rapporterait de l'argent à l'Etat. Et d'un autre côté, les consommateurs n'auraient plus à se cacher et pourraient consommer de manière restreinte, mais légale ».

Mais cela contribuerait-il à faire baisser la consommation de cannabis en France ? « Nous sommes à la fois les plus gros consommateurs d'Europe et les plus sévères sur la législation du cannabis. Aux Pays-Bas par exemple, qui est le pays le plus tolérant, le nombre de consommateurs est l'un des plus faibles de l'Union Européenne. »

Selon une étude publiée par l' Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies, 60% des français sont favorables à l'autorisation du cannabis (pour les personnes majeures seulement).

 

Les conséquences sur la santé, premier obstacle à une réforme

 

En novembre dernier, le tribunal d'Avignon rendait une décision unique en France, en autorisant un homme atteint de la maladie d' Horton à utiliser du cannabis à usage thérapeutique, pour soulager ses inflammations. Cette affaire a mis le doigt sur le question de la marijuana à usage médicinal. Mais l' Hexagone est loin d'être prêt à se calquer sur le modèle de la Californie, où la drogue thérapeutique règlementée est largement répandue et disponible sur simple ordonnance dans des pharmacies prévues à cet effet.

Ce qui freine le plus les successifs gouvernements français à tenter toute réforme, ce sont les rapports d'experts, fustigeant les conséquences du THC (la molécule active du cannabis) sur la santé.

Outre les effets sur la mémoire et les neurones, le cannabis peut favoriser l'évolution d'une maladie psychiatrique chez les personnes prédisposées.

 

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4 décembre 2013

Corée du Nord : purge au sein du régime

Kim-Jong-Un aurait évincé son oncle, Jang Song-Thaek, l'officieux numéro deux du régime de Pyongyang.

 

La mort de Kim Jong-Il en décembre 2011 laissait présager que l'unique dynastie communiste au monde ferait preuve d'ouverture et d'assouplissement. Son fils et successeur, Kim-Jong-Un, a suivi toute sa scolarité en Suisse et était donc susceptible d'être empreint d'une « vision occidentale ».

Mais les dernières révélations sur la Corée du nord, rapportées mardi par les services de renseignements sud-coréens, laissent penser que Pyongyang continue à endurcir sa dictature.

Suite à l'audition du Service national de renseignement, un député sud-coréen a en effet déclaré que Jang Song-Thaek, président de la Commission nationale de défense, l'organe le plus puissant du régime, avait été évincé par son propre neveu.

« Jang Song-Thaek a été récemment écarté de son poste et deux de ses proches, Ri Yong-Ha et Jang Soo-Kil, exécutés en public à la mi-novembre » a précisé Jung Cheong-Rae.

Même si l'information a peu de chances d'être confirmée par la KNCA, l'agence de presse officielle nord-coréenne, tout laisse à penser que celle-ci soit vraie car Séoul n'aurait pas pris le risque d'une telle révélation si sa thèse n'était pas aussi étayée.

 

L'éminence grise

 

Jang Song-Thaek, âgé de 67 ans, a été pendant de nombreuses années un conseiller influent, resté dans l'ombre des dirigeants nord-coréens depuis la création du pays, en 1948.

A ses débuts, il siégeait au Comité central du parti unique, avant d'être purgé une première fois en 2004, accusé de corruption et envoyé en « rééducation ». Deux ans plus tard, il refit surface et occupa d'importantes fonctions avant de prendre, en 2010, la direction de la Commission nationale de défense.

Lors du décès de l'ancien leader Kim-Jong-Il, il avait même était désigné comme « mentor » de Kim Jong-Un pour assurer la transition politique du pays et aurait joué un rôle crucial auprès de lui.

Pour quelles raisons aurait-il été soudainement écarté par les cadres dirigeants ? Les déplacements à l'étranger de Song-Thaek lui ont permis de se faire une idée de la société capitaliste. L'ancien numéro deux du régime, qui donnait à l'étranger l'image d'un homme modéré, était prêt à réformer l'économie nord-coréenne sur le modèle de la Chine, le seul pays ayant des relations diplomatiques avec Pyongyang. Ce scénario, qui pourrait sortir le pays de son autarcie et de sa pauvreté, pourrait bien être à l'origine de sa purge.

D'autre part, certains experts jugent l'éviction de Song-Thaek comme le moyen qu'a trouvé le jeune leader nord-coréen, au pouvoir depuis presque deux ans, pour s'imposer et s'affirmer. Car selon un expert américain, «Kim Jong-Il « est encore en phase de consolidation avec son pouvoir ». Cette thèse d'instabilité vient s'ajouter à celle de la transition. Car cet événement pourrait s'inscrire dans la tradition des régimes communistes asiatiques, où le nouveau dirigeant attend généralement un certain temps avant de nommer des personnes de confiance aux postes clés.

Ce limogeage pourrait en tout cas avoir des conséquences imprévisibles sur la politique nord-coréenne, et est désormais considéré comme un événement majeur en Corée du Nord depuis l'accession au pouvoir de Kim Jong-Un.

 

Purger et exécuter pour mieux régner

 

En plus des deux collaborateurs de Song-Thaek, exécutés il y a moins d'un mois pour « activités anti parti », la disparition en 2012 du chef de l'armée, Ri Yong-Ho, ne fait aucun doute sur les méthodes radicales employées par la dictature. Le maréchal avait été déclaré « malade » avant de disparaître dans la nature. Parallèlement, au sein de la population civile, 80 personnes ont été fusillées publiquement pour avoir visionné des programmes sud-coréens, via des clés USB. Enfin, en août dernier, les services secrets sud-coréens avaient cette fois-ci révélé l'exécution de la chanteuse Hyon Song-Wol, l'ex-petite amie de l'actuel dirigeant, ainsi que de onze membres de son groupe. La jeune femme aurait payé de sa vie la diffusion d'une vidéo la mettant en scène, dansant vêtue d'une robe légèrement affriolante.

Ces méthodes démontrent à quel point la dictature communiste entend continuer à vivre en autarcie, coupée du monde . Mais elles montrent aussi sa détermination à perpétuer l'idéologie du Juche, instaurée par le fondateur du pays, Kim Il-Song, et basée sur l'auto-suffisance économique et militaire.

 

 

 

 

4 décembre 2013

Municipales : NKM de retour sur le front

Après l'interruption de sa campagne pour raisons personnelles et les évènements qui l'ont discréditée, la candidate UMP à la mairie de Paris repart à l'assaut de la capitale avec détermination.

 

Ces dernières semaines, les caricatures médiatiques de Nathalie Kosciusko-Morizet ont plus fait écho que son programme de campagne. Les réseaux sociaux raillent celle pour qui le « ticket de métro coûte 4 euros », les médias la présente telle une princesse éloignée de la réalité, et son entourage comme une polytechnicienne qui n'a de leçons à recevoir de personne.

Mais derrière l'image donnée par l'ancienne ministre de l'Ecologie, on devine facilement sa déstabilisation face aux embûches successives qu'elle rencontre.

 

Le 27 novembre dernier, NKM déclarait dans un communiqué l'interruption de sa campagne pour « raisons familiales graves », suite à l'accident vasculaire-cérébral qui a frappé le père de la candidate et actuel maire de Sèvres, François Kosciusko-Morizet. Un coup dur pour la candidate, qui a même reçu le soutien de sa rivale Anne Hidalgo, et auquel vient s'ajouter des querelles internes à l'UMP, quelques maladresses verbales et un sondage qui la donne perdante.

 

Le métro est un « lieu de charme » fait de « moments de grâce », ces quelques mots prononcés le 19 novembre dernier ont coûté cher à NKM, qui s'est ainsi confortée dans son image de « Marie-Antoinette en jean », comme la surnomme Pascal Cherki, le porte-parole de la candidate socialiste.

 

La polémique autour de l'affaire de l'Ecomouv' lui a également causé du tort, l'affaire tombe le jour où NKM présente son programme pour Paris. Alors ministre de l'Ecologie, la candidate UMP avait attribué le contrat sur l'écotaxe à la société italienne, qui va aujourd'hui coûter 800 millions d'euros aux contribuables. A l'époque et jusqu'à maintenant, elle a toujours défendu cette initiative.

Mais ce qui pourrait nuire le plus à la quadragénaire, ce sont les dissidences internes au sein de l'UMP. A l'exemple de Dominique Tiberi, candidat dans le Ve arrondissement de Paris, qui conduit une liste dissidente face à celle de NKM au moment même où les investitures ont été établies, pour défendre sa « légitimité » comme il l'affirme.

Le cas de Marie-Claire Carrère-Gée est aussi un sérieux problème pour Nathalie Kosciusko Morizet. Cette filloniste qui est aussi conseillère de Paris se présente en tant que dissidente dans le XIVe arrondissement, le même où se présente...NKM ! D'autant plus que le 14e est un arrondissement clé pour parvenir à une victoire.

Sans parler du conflit entre Pierre Lellouche et Charles Beigbeder, qui se disputent le 8e arrondissement.

 

Lundi, cinq jours après la courte trêve de sa campagne, la candidate est apparue déterminée alors qu'elle inaugurait dans le stratégique XVe arrondissement le QG de campagne du candidat investi Philippe Goujon. Confortée en présence de François Fillon, son soutien de poids, qui la définit comme « la meilleure candidate pour Paris ».

Remerciant chaleureusement le parterre d'invités réuni pour les messages de soutien, elle a par la suite affirmé son ouverture politique en présentant sur la liste du XVIIIe arrondissement Elisabeth Boyer, ancienne secrétaire générale du Parti radical de gauche, alors qu'au même moment, une ancienne ministre RPR rejoint l'équipe de campagne de Anne Hidalgo.

nkm1

Mais cette ouverture n'est pas toujours bien accueillie, à droite comme à gauche, apparentant cela à de l'opportunisme. Un accord de coalition pourrait même être passé pour le premier tour entre la droite, l'UDI et le Modem.

 

Le même jour, un chroniqueur du Nouvel Observateur fustige « l'égo surdimensionné » de NKM, en référence au vote des internautes, désignés pour sélectionner l'affiche de campagne de l'actuelle maire de Longjumeau. Tandis que Bertrand Delanoë a qualifié Kosciusko-Morizet d'  « incompétente et ignorante », dans le cadre d'une visite que le maire sortant effectuait dans une cité du Xe arrondissement.

 

A quatre mois des municipales, NKM est bien décidée à poursuivre son ambition et à passer outre les critiques qui s'étendent jusque dans sa propre famille politique. Elle a par ailleurs réaffirmé son engagement dans la campagne, en publiant son patrimoine. Elle consacrera la journée de mardi au handicap, tandis que jeudi, elle défendra sa mesure phare à l'Assemblée nationale, la proposition de loi sur l'ouverture des commerces la nuit.

 

 

 

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